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Côté face et côté pile

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ParJean-Michel Vocoret
rédacteur en chef

Côté face, Danone, c’est le Graal du producteur. N’est-ce pas l’un de ses pontes qui a présidé l’atelier des États généraux de l’alimentation ayant conclu sur l’idée merveilleuse de renverser la construction des prix agricoles pour y intégrer les coûts de production ? Dans Les Échos, le nouveau P.-D.G. du groupe explique aussi que « la révolution de l’alimentation se fera par les marques locales ». De quoi rassurer sur son avenir quand on est un « Danone » livrant le site isérois de Saint-Just, au cœur du bassin de consommation rhônalpin.

Côté pile, loin des médias, c’est moins reluisant. Du discours aux actes, il y a la réalité froide d’un groupe coté en Bourse qui doit tenir sa marge au top. Il y a aussi ce marché de l’ultra-frais où les ventes de yaourts Danone n’ont plus la superbe d’antan.

Certes, l’entreprise a déjà ­connecté son prix du lait aux coûts de production. Mais en prenant la référence des plus performants en zone favorable de plaine, pas de ceux des secteurs plus difficiles. Et même pour ceux-là, je doute qu’elle renouvelle l’expérience d’un prix lié à 100 % aux coûts de production, comme dans le Centre-Est. Les 360 €/1 000 litres (TPQC) payés en 2016 et 2017 ont dû rester en travers de la gorge de son directeur financier.

Et si Danone dit vouloir miser sur des produits liés aux territoires pour rebondir, encore faut-il qu’ils ne nuisent­ pas trop à ses coûts de collecte­. Le message a été passé aux plus excentrés du site isérois : « Pensez à d’autres acheteurs ou organisez-vous pour gérer le lait de trop qu’on ne vous prendra plus demain. »

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